Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 13:50

Témoignage sur 80 minutes de violences

Il est un peu plus de 16H30, hier, quand une stagiaire nous informe, alors que nous tenions une réunion du comité scientifique du séminaire qui devrait avoir lieu à partir de demain samedi, de l’attroupement d’un groupe de jeunes gens devant le siège du journal.

Je sors pour m’enquérirce qu’il en est et je vois un groupe de plusieurs dizaines de jeunes gens arborant des tee-shirts à l’effigie de l’Union estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Unesci).

Je reviens au sein de l’entreprise pour chercher à rencontrer le » meneur du groupe. Celui-ci était déjà entré au sein de l’entreprise et était en discussion avec Parfait Tadjau, le secrétaire général des rédactions. Il se présente comme étant Olivier Anangaman, le secrétaire général de l’Unesci. Parfait Tadjau arrêté à l’entrée de la salle d’attente lui demande s’il est bien l’interlocuteur et le motif de la visite du groupe. Le secrétaire général de l’Unesci prend ombrage de cette attitude de Parfait Tadjau et les esprits se chauffent. Je tente de calmer les hôtes sans succès. Parfait Tadjau est suivi de la salle d’attente au sein de la rédaction par le groupe conduit par le secrétaire général de l’Unesci. C’est lui-même qui saisit Parfait Tadjau au collet.

En syndicalisme, c’est un signal très clair et très ferme. D’autres membres du groupe, une demi-douzaine se jette alors sur Parfait Tadjau. Il est molesté.  Djè KM, le chef du service Société et économie qui essaye à son tour de calmer les uns et les autres est molesté. Il réussit à s’échapper des mains de ses agresseurs et sort de l’enceinte de l’entreprise. Il est rattrapé par les éléments du groupe postés aux différents points d’accès au siège du journal. Il est encore molesté. Pendant ce temps, à l’intérieur de l’entreprise, le secrétaire général de l’Unesci et certains de ses éléments continuent de molester des agents.

Au total, au moins six personnes sont agressées. Outre Parfait Tadjau et Djè KM, François Kouassi le chef du service Correction, Zoumana Tréta le responsable du montage de l’hebdomadaire « Le Repère », Kadelaure Rachelle, opératrice de saisie et Eugène Kouadio, stagiaire sont victimes de diverses agressions et ont des traumatismes divers. Quatre bureaux, le mien, ceux de Djè KM, de Parfait Tadjau et du service Correction son saccagés. Au moins deux ordinateurs sont endommagés dont le mien et celui de Djè KM. Finalement, le secrétaire général de l’Unesci consent à m’écouter et accepte de se rendre au bureau du directeur de publication Patrice Yao. Celui-ci le reçoit en ma présence et en présence du rédacteur en chef  central Akwaba Saint Clair. Le secrétaire général de l’Unesci se fait assister de deux autres membres de son mouvement. D’autres membres du mouvement prennent soin de bloquer la porte d’entrée de la rédaction, plus personne n’est admis à sortir ni à entrer au sein de la rédaction. Le secrétaire général de l’Unesci déclare que le groupe qui est venu dans la rédaction est sa garde rapprochée. Il explique qu’il est venu déposer un droit de réponse suite à un article qu’il juge diffamatoire à l’égard de son mouvement. Il me remet son droit de réponse. Le directeur de publication fait savoir qu’on n’aurait pu éviter le grabuge.

Les policiers accourus sont témoins d’une chaude discussion entre le secrétaire général de l’Unesci et un visiteur qui se plaint de l’attitude du mouvement. La discussion dégénère et le secrétaire général de l’Unesci se lève, suivi par certains de ses éléments. Il menace de frapper le visiteur qui est pour sa part soutenu par d’autres jeunes accourus. Les policiers réussissent à calmer les esprits. Le secrétaire général de l’Unesci et ses deux éléments reviennent dans le bureau du directeur de publication. Ils quittent la rédaction peu après 17H50 en chantant et en dansant.

André Silver Konan

Rédacteur en chef du groupe « Le Réveil »

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> Vraiment triste! Yako, frère.<br /> <br /> <br />
Répondre