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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 15:09

 

« Vous vous rendez compte une fois de plus que la promesse de Laurent Gbagbo n’engage que celui qui y croit »

 

Bonjour Monsieur le ministre,

Je ne vais pas passer par quatre chemins pour vous dire toute ma joie de ne pas vous voir gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Je suis heureux que les présidents africains, pour une fois, se soient élevés contre la promotion de la médiocrité que notre chef de l’Etat voulait exporter. Vous transmettrez mes vives félicitations à votre frère Henri Philippe Dakoury-Tabley qui vous a coiffé au poteau et qui était en réalité le vrai candidat de Laurent Gbagbo. Lui, mérite d’être gouverneur de la BCEAO. Pas vous. Et ce n’est pas vous qui direz le contraire. Vous qui soutenez que celui-ci est un homme « de grande valeur ».

 

Monsieur le ministre,

Ne pensez surtout pas que c’est une affaire personnelle. Non. C’est une question de principe. Le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. J’avoue que j’ai été étonné par la campagne que vous étiez en train de mener pour vous-même, que vous faisiez faire à vos proches et que vous avez suscitée dans la presse. Entre-nous, croyez-vous que vous seriez le gouverneur de la BCEAO ? Si vous y avez cru un instant, c’est que vous n’avez encore rien compris. Savez-vous pourquoi ? Nous sommes en 2000. Robert Guéi fait son putsch. Vous êtes nommé directeur de cabinet du ministre du Budget. Avant cette date, vous étiez enseignant de commerce international dans les amphis de sciences économiques surchargés d’Abidjan. Vous étiez, rappelez-vous, locataire d’une trois pièces où vivaient onze personnes au premier escalier du premier étage dans le premier immeuble de la cité en face de l’ISCT à Cocody. Certes, pendant deux ans vous avez travaillé comme expert sur un programme de renforcement des capacités, financé par le PNUD, au sein duquel votre mission principale était d’élaborer des procédures pour l’administration financière. Vous n’êtes donc pas un érudit de la politique monétaire encore moins un as de la haute finance mondiale qui pourrait parler d’égal à égal avec un Dominique Strauss-Kahn ou un Takatoshi Kato ou encore un Abdoulaye Bio-Tchané. Non, vous ne pourriez pas. Dans ce milieu là, vous seriez comme une Dodo Akissi bombardée PCA de la Sicogi alors qu’elle ne justifie d’aucun diplôme universitaire et ne sait même pas conduire une réunion de conseil d’administration encore moins élaborer un rapport pour défendre un dossier. J’imagine la honte que cela aurait jetée sur la Côte d’Ivoire. Fort heureusement, notre pays ne connaîtra pas cette autre humiliation.

 

Monsieur le ministre,

Revenons à l’objet principal de mon adresse d’aujourd’hui. Vous venez de faire votre deuxième expérience de la roublardise. Vous avez été enfariné une seconde fois et malheureusement vous n’aurez personne pour pleurer sur votre sort. C’est vous-même qui le dites. Je vous cite : « Je n’étais pas demandeur. Au mois de mars 2006, lorsque j’ai proposé au président Gbagbo deux noms pour succéder à Charles Konan Banny, c’est à ce moment là qu’il m’a dit qu’il pensait qu’étant donné ce que vit la Banque, j’étais l’homme de la situation. Il m’a convaincu qu’il fallait que je me présente. Donc je n’étais pas candidat, c’est lui qui m’a proposé » (Frat Mat du samedi 19 janvier 2008). Si on vous croit donc, c’est Laurent Gbagbo lui-même qui vous a mis cette idée dans la tête alors que vous, vous étiez tranquille dans votre coin. Vous parlez de mars 2006. Cette date est très importante. Elle est située à trois mois après l’avènement de Charles Konan Banny et surtout après votre chute vertigineuse de l’immeuble Sciam du Plateau. Rappelez-vous le débat qui a précédé votre limogeage du ministère de l’Economie et des finances. Rappelez-vous que certaines personnes avaient laissé entendre que Laurent Gbagbo votre mentor ne vous lâcherait jamais. Il y a même eu des comités de soutien pour votre maintien au poste de ministre de l’Economie et des finances dans les « agoras » et autres « parlements ». Confessez que vous avez cru que Laurent gbagbo ne vous lâcherait pas au profit de Charles Diby Koffi, le directeur général du Trésor dont vous étiez le patron. Il vous a lâché et vous avez difficilement accepté d’être le ministre du Plan et du développement. Trois mois après ce camouflet public, Laurent Gbagbo vous l’a encore fait. Il vous a permis de rêver. Et à la fin, il a brisé votre rêve alors que vous n’étiez pas demandeur de ce rêve. C’est exactement ce qu’il a fait à Amara Essy, qui n’était pas lui non plus demandeur du poste de président de la commission de l’union africaine. A Ouagadougou, il est parti avec vous, paraît-il dans le même avion. Vous étiez prêt à sabler le champagne. J’aimerais bien voir votre tête quand on vous a appris qu’en réalité, vous n’étiez pas son candidat. Au-delà des déclarations pour revendiquer une victoire qui n’existe pas (l’histoire retiendra que c’est Laurent Gbagbo qui a accepté que le poste de gouverneur de la BCEAO soit tournant), vous savez autant que moi que la désignation au poste de gouverneur ne se fait pas en quelques heures. C’est dire que Laurent Gbagbo avait bien préparé la nomination de son frère Henri Philippe Dakoury-Tabley. Il a fallu au moins trois mois pour préparer cette candidature et vous le savez. Le nouveau gouverneur lui-même ne s’est pas montré surpris après sa désignation. Il savait. En d’autres termes, on dirait qu’on vous a payé votre tête. D’autres diraient que vous avez été le gros dindon d’une farce de très mauvais goût.

 

Monsieur le ministre,

Cela fait la deuxième fois en moins de deux ans que vous vous faites coiffer au poteau. Vous vous rendez compte une fois de plus que la promesse de Laurent Gbagbo n’engage que celui qui y croit. Tous ceux qui croyaient qu’il était le dernier rempart en ont eu pour leur compte. Jean Paul Dahily (feu), Georges Aboké, Sébastien Zéhi, Honorat de Yédagne...Tous ceux là ont cru, peut-être naïvement, à un moment donné qu’ils ne seraient jamais lâchés. Ils en ont eu pour leur compte. Je l’ai déjà dit dans une lettre ouverte à Eugène Djué Kouadio N’Goran (des sources proches de la galaxie patriotique m’ont dit que contrairement à ce que je croyais être vrai, cet homme n’a aucun diplôme universitaire encore moins un Bac + 5), au Front populaire ivoirien (FPI) chacun fera son expérience de la refondation pour ne pas dire son expérience de Laurent Gbagbo. Ce dernier a déclaré que tous les actes qu’il pose sont guidés par la politique. Dans votre cas, j’avoue que j’ai du mal à cerner l’objectif politique qui a sous-tendu votre mise à l’écart par lui. Y avait-il une volonté d’humiliation quelque part ? Je n’ose pas le croire. Vous, vous y croyez peut-être. Même si dans votre rôle de mal aimé et de looser, vous continuez de lancer des roses à votre bienfaiteur adepte de la roublardise. La question que je me permets de vous poser est toute simple : jusqu’à quand allez-vous continuer de vous laisser infantiliser ?

 

 

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commentaires

A
merci. j'ai posé un problème de principe qui se résume en quelques lignes: l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
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B
Uand je lis un ecris je sais de qui il est tout d'abord mes felicitations pour le courage que vous aviez eu en ecrivant cette lettre et puis en l'envoyant car rare sont vos confrères qui le feront pour cause de promotion ou de securité pour ceux qui soupent avec les roitelts mais toi tu as braver tout ça pour enfonçant le couteau dans la plaie pour dire haut ce les autres poensent bas <br /> il serait absurde de rèver avec un tel monsieur le patron des refondateur qui ne regarde pas la carrière de ces concitoyen mais leur origine ethnique et leur affinité politique monsieur Bohoum à tant rèver ou le president l'a tant fait rèver il n'est le seul ils sont nombreux la BECEAO N'est une institution ou envoie les gens que veut se debarasser il des gens en la trame de konanbany tec ou Justin Barro <br /> je vous remercie egalement de votre dexterité au niveau des mots san egrsser monsieur le mnistre vbous aviez dire sans ambage ce que vous aviez à dire et cela va permettre à certains rèveurs de cesser car c'est le talent car il faut pas rèver
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